… ou comment une autrice belge immigrée en Gaspésie a quitté Bruxelles pour trouver son « homme des bois » au Canada.
Étant donné que plusieurs personnes m’ont communiqué ne pas bien comprendre mon entrevue en page 15 du journal Graffici, voici le sujet dans son intégralité, tel que je l’avais remis par souci de clarté au journaliste.
Pierrette

CHAPERON ROUX DEVIENT FEMME
Une clairvoyante belge immigrée en Gaspésie raconte comment elle a quitté Bruxelles pour chercher l’homme de sa vie au Canada. Une histoire incroyable mais authentique, pleine de rebondissements inouïs, qui trouve tout son sens aujourd’hui. Sa quête du « partenaire idéal » est contée dans ses 12 livres, depuis « Chaperon Roux devient femme» jusqu’au « Code Simon », en passant par « Oser l’amour dans tous ses états », ou « Les hantises amoureuses », et est axée autour de ces questions (qui lui ont inspiré un magazine, « Passerelles », en Belgique):
- Comment devient-on une vraie femme, ni soumise, ni fatale ?
- Comment réinventer le quotidien, au féminin et au masculin ?
- Comment l’homme et la femme pourraient-ils oser l’amour, plutôt que se croquer l’un l’autre ?
- Comment s’extraire de nos fonctionnements archaïques, au lieu d’opposer le « masculinisme » à son miroir, le « féminisme » ?
- Comment passer de l’amour du pouvoir à la puissance de l’amour, soit oser la cocréation plutôt que la dévoration ?
- En somme… pourquoi a-t-on si peur d’aimer, pourquoi l’amour possible entre deux êtres devient-il si souvent « impossible » ?
L’auteure a noté, dès son arrivée au Québec, la détresse des hommes et des femmes sclérosés dans les rôles aliénants de soumission, ou au contraire de « séduc-tueurs » et de séductrices (ignorant que la femme fatale ne l’est finalement que pour elle-même!) Aujourd’hui, constate-t-elle, les neuf dixièmes de l’humanité semblent englués dans des relations teintées de compétition, de domination, de lutte, et donc de peur… la terre vit dans la guerre économique, psychologique, et même amoureuse ! SOS, elle cherche un passage au niveau du cœur…
L’antidote à cette peur d’aimer serait-elle d’oser, justement, « la sainte folie du couple » ? Or le couple de l’homme et de la femme apparaît comme une équation insoluble : période romanesque teintée d’illusions, suivie d’un brusque retour à la réalité : adaptation résignée à la réalité pour les uns, fuite dans le maquis pour les autres… La quadrature du cercle, ou plutôt d’une triade infernale ! Car le malentendu est énorme, et grotesque : à force de chercher frénétiquement le 1 (la fusion) ou le 2 (notre « moitié ») à l’extérieur de soi, on oublie de développer le 3… or le 3 (véritable amour) ne peut surgir que si l’on a soi-même réconcilié le 1 et le 2 (également principes masculin et féminin) qui sommeillent en nous ! Cette équation-là, on ne nous l’apprend pas à l’école, et elle est pourtant essentielle, vu le nombre de familles dysfonctionnelles que compte notre époque !
La société entre seulement dans sa phase thérapeutique, tente cahin-caha de réconcilier les contraires, d’arriver à l’égalité hommes-femmes… par la politique, pourtant impuissante à transcender les rapports de domination homme-femme, souligne l’auteure. Car seul un travail endurant sur soi nous permettrait de passer du couple archaïque au « couple éveillé » vivant l’amour en conscience… Un parcours du combattant, qui se fait en spirales plutôt qu’en ligne droite… mais quelle victoire pour ceux qui arrivent en bout de piste ! « Chaperon Roux devient femme » illustre le début de ce combat, sous forme d’échanges à fleurets mouchetés avec « l’écrivain chevalier »…
Quelles sont donc ces étapes par lesquelles nous sommes amenés à passer et à repasser, jusqu’au moment où nous nous stabilisons dans un état d’ouverture heureuse à l’autre ? Comment le misogyne (ignorant qu’en Terminator sommeille un garçonnet apeuré) et la femme dévorante et castratrice pourraient-ils s’extraire de leurs déguisements ? Que cache la colère des mâles alpha ? et si c’était le vampirisme dévorant des femmes ?
Le serpent ne mue pas sans secousses… le fait même que la tension soit à son paroxysme est annonciateur de changements ! Nous sommes à la veille d’une mutation profonde et unique : comme si l’humanité s’était déjà essayée à une civilisation de mère, puis à une civilisation du père, et tendait maintenant vers un saut qualitatif : une civilisation de l’homme et de la femme ! Baisser les armes, sonder notre inconscient, et reconnaître les polarités féminin-masculin en soi est déjà un premier pas…Entretemps, nous vivons dans une espèce de constipation collective, qui a placé le sexe en exergue, et génère toutes sortes de délires…
L’auteure a voulu témoigner dans « Chaperon roux devient femme » que, née telle un garçon manqué, elle a finalement pu incarner sa féminité par une psychanalyse approfondie, et par un original « parcours esthétique ». En se demandant ce qu'était vraiment une femme, dont il existe encore peu de modèles accomplis, selon elle… et en découvrant sa propre voie par l'intuition et la spiritualité, qui pulvérisent toutes les portes (via, notamment, les rêves et coïncidences). C’est donc un témoignage démontrant que la nature a toujours raison, et qu'avec du bon sens, du discernement, et un profond travail intérieur, il suffit de revenir à soi pour s'épanouir pleinement…
« Le féminisme disparaît, alors que surgit une nouvelle féminité, clairvoyante, intègre et forte, qui surprend, inspire et fascine les hommes… » constate l’auteure, témoignant par son histoire que chaque vie est un roman, et refusant farouchement de s’abriter derrière un personnage fictif. Car si nous acceptons d’oser la vie, de nous mettre en marche, une mystérieuse trame se déploie, faisant de notre vie un récit fantastique, un scénario à couper le souffle, dépassant l’imagination humaine, et dont chaque rebondissement semble savamment calculé… « Approcher notre idéal, et rendre aux hommes les yeux des femmes lucides est un devoir pour le salut collectif », conclut l’auteure, qui a fini par dénicher l’homme de sa vie en Gaspésie… comme si l’histoire était écrite !
Photo de Pierrette prise par Nelson Sergerie.